C’est un petit bonhomme à tout faire. Pour nous, il se mettra en quatre, littéralement.
Sur les panneaux de signalisation, le voici acrobate, un être qui ne
connaît pas le frisson de la peur et qui prend un malin plaisir à mimer
des situations les plus improbables. Tout cela pour nous avertir des
dangers de la rue. Un pitre, véritable capitaine Haddock de la
signalisation urbaine, mais sans le sparadrap.
La tête.
Le saltimbanque se casse le dos, reçoit des charges monstrueuses sur la
tête, joue l’équilibriste, se fait écraser par un train ou violemment
électrocuter. Il semble décidé, à chaque instant, à se jeter dans le
vide. Ci-contre, sur un panneau photographié à
Tunis,
le malheureux tombe lourdement sur le crane, les quatre fers en l'air et
sa tête se détache même de son corps. On observera que, de manière
universelle, le danger est un hydre à quatre couleurs : le noir sur fond
jaune ou le noir sur fond blanc, agrémenté de rouge.
Le surf. On lui a pourtant répété qu'il ne fallait pas prendre

des risques inconsidérés. Propsper aurait pu rester tranquillement sur cette falaise de
Wimereux
dominant la Manche, face à l'Angleterre. Non, il a trouvé plus malin de
s'aventurer sur le seul morceau de roche non solidaire de la falaise.
Comme souvent, le petit bonhomme se présente à nous juste avant
l'instant fatal. Quelques dixièmes de secondes plus tard, et c'est la
catastrophe. Et nous, spectateurs impavides, laissons faire.
Le train. Le danger vient parfois d'ailleurs. Dans cette gare d'Allemagne, située en face de
Schengen
(Luxembourg), notre ami n'a pas vu ni entendu qu'un convoi rouge
déboulait à grande vitesse. Touché à l'épaule, déséquilibré, il risque
fortement de finir écrasé sous la machine.
La main. Le quidam, pour une fois bien sage, un sac sur le dos, se contente de visiter un musée, en l'espèce celui de
l'air et de l'espace, proche de l'aéroport du
Bourget.
Mais rien n'effraie un touche-à-tout, surtout pas les carlingues
d'avion qui traînent à portée de main. Le danger, en l'espèce, menace
davantage l'objet exposé que le visiteur imprudent. A moins qu'en
découvrant le musée avec ses mains, il ne risque une sanction atroce,
suggérée par tout ce rouge : la main coupée.
La neige.
Et nous voilà repartis pour de nouvelles aventures ! Lorsqu'il se
promène en montagne, évidemment, Batman ne peut se contenter de fouler
les sentiers. Il lui faut provoquer une belle avalanche, bien poudreuse,
dégageant un gros nuage, comme ici dans le nord de l'
Italie. Et pour rien n'arranger, notre ami fait sa descente sur la tête. Tout pour se faire remarquer !
La pelleteuse.
Il fallait bien tâter l'ambiance du chantier un jour ou l'autre. Et
sans casque, de préférence. Résultat immanquable, l'imprudent se prend
une pelleteuse sur la tête. Aïe ! On remarque au passage que cet être
auquel on fait subir tant de supplices est toujours un homme, svelte, de
taille moyenne et vêtu de noir. Oui, il correspond aux stéréotypes.
Le voltage.
Mais quel comédien ! On admire ce jeté, ce corps qui bascule sous
l'éclair, ces jambes qui restent droites dans le pantalon aux pattes
d'éléphant et ces pieds posés au sol dans leurs chaussures à bouts
pointus. Ça se joue à
Tunis.
La vague. Et pour finir, notre zigoto a trouvé plus fort que lui. Bravant les grandes marées de
Saint-Malo,
il vient défier la vague jusqu'au bout du quai, prenant quand même soin
de porter son corps en arrière face au paquet d'eau. Mais au sommet de
la vague, plus intrépide encore, un autre petit bonhomme, dessiné par
une main anonyme, se joue des intempéries et des frayeurs de notre ami.
Tel est pris qui croyait prendre!
NB :
deux panneaux proposés par des lecteurs. Le premier, à gauche, au
Japon, et ci-contre, à droite, le petit bonhomme qui s'essaie au
fauteuil roulant pour défier un crocodile.
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