jeudi 9 octobre 2014

dimanche 5 octobre : Vive la désobéissance créative !

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Vive la désobéissance créative !

Absence totale de complexes, certitude en acier trempé, aptitude à foncer, simplicité... Tels sont les canons de l'innovation aux Etats-Unis. Retrouvez chaque mois la chronique de Frédéric Filloux dans Enjeux Les Echos.

S'il est un endroit où l'on trouve l'ADN de l'innovation en quantité exploitable, c'est bien dans l'écosystème technologique américain. On peut débattre à l'infini de la portée de trouvailles comme Facebook, Twitter ou Uber ; il n'en demeure pas moins que la Silicon Valley et ses répliques à Seattle ou Boston accouchent de nouveautés à un rythme soutenu.
Une analyse purement déterministe voudrait que cette prodigalité soit le produit de la recherche (grandes universités comme Stanford, le MIT…) couplée à un accès à des financements gigantesques (l'écosystème du capital-risque), le tout donnant un tissu de richesse économique, industrielle et intellectuelle qui entretient un cercle vertueux. Tout cela est bien sûr vrai. Mais il y a d'autres facteurs.
Le premier est une absence totale de complexe couplée à une certitude en acier trempé. Comparant Steve Jobs et Elon Musk (Tesla, SpaceX), Chris Anderson, l'admistrateur de la Conférence TED, expliquait qu'ils partageaient « une vision systémique des choses (par opposition à une approche parcellaire) soutenue par une extraordinaire conviction ». On retrouve ce trait de caractère chez tous les innovateurs. Ils prônent l'écoute des plus anciens, des mentors, des sages mais aussi la désobéissance créative et la seule prise en compte de ses propres certitudes : « Trouvez ce qui est important pour vous et faites-le » (Mark Zuckerberg, Facebook), « Pas de compromis » (Larry Page, Google), « Ecoutez, décidez, faites » (Sebastian Thrun, inventeur de la Google Car et créateur de l'université en ligne Udacity), « Le meilleur moyen de prédire le futur est de le créer » (Peter Diamandis, ingénieur, médecin, entrepreneur). « Demander la permission revient à chercher le refus » (John Doerr, capital-risqueur).

Obsédés par la simplicité

Avec cette confiance comme gilet pare-balles, on fonce. On teste dans la joie, on s'adapte, on réévalue, on se plante avec flamboyance : « L'échec est simplement un retard sur le succès » (Ray Kurzweil, pionnier de l'intelligence artificielle, aujourd'hui chez Google), « L'échec est nécessaire, ce n'est pas un problème, c'est un processus » (Dave McClure, entrepreneur). Chez Google X, où le géant invente son futur, on a même créé une équipe d'évaluation rapide (Rapid Evaluation Team) pour détecter le plus vite possible ce qu'il faut éliminer.
Dernière caractéristique des innovateurs, leur obsession de la simplicité. Steve Jobs, pour qui « la simplicité est la sophistication ultime », en a fait une religion chez Apple, laquelle a essaimé bien au-delà des designs dépouillés de la marque. Pour tous, l'innovation s'énonce clairement : « Organiser toute l'information du monde et la rendre universellement disponible et utile » (Eric Schmidt, Google), « Contribuer à un monde plus connecté, plus ouvert » (Mark Zuckerberg). D'ailleurs, ceux qui ont pour fonction de faire émerger les entreprises innovantes leur demandent toujours et avant tout d'exposer leur objectif. Il doit tenir en une phrase, de préférence courte…
Par Frederic Filloux
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