mardi 28 janvier 2014

vendredi 31 janvier : AÏE – Rester assis trop longtemps est dangereux pour la santé

http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2014/01/23/aie-rester-assis-trop-longtemps-est-dangereux-pour-la-sante/

AÏE – Rester assis trop longtemps est dangereux pour la santé

Les méfaits de la position assise, expliqués par le "Washington Post".
Les méfaits de la position assise, expliqués par le "Washington Post".
En 2009, 75 % des actifs français travaillaient dans le secteur tertiaire, selon l'Insee. Sur ces 25,6 millions de personnes, il y a fort à parier que la grande majorité passe sa journée dans un bureau, devant un ordinateur… On se doute que rester assis toute la journée n'est pas très bon pour la santé, mais en quoi, exactement ?
A l'aide de quatre experts, le Washington Post vous explique tout dans une infographie méthodique, qui fait l'inventaire des effets néfastes pour le corps de la position assise ("sitting disease"), des plus évidents, comme le mal de dos, aux plus inquiétants, comme le cancer du colon.
Ainsi l'on apprend qu'être assis huit heures par jour – la moyenne pour un adulte américain, relève le quotidien – provoque des maux "de la tête aux pieds". Petit passage en revue des réjouissances : maladies du cœur et du pancréas, dégénérescence des muscles, problèmes de circulation, et même… ralentissement du cerveau, parce qu'assis "tout ralentit" !
En 2010, une étude de l'American Cancer Society tirait la sonnette d'alarme, affirmant que le taux de mortalité d'une personne assise plus de six heures par jour était 20 % plus élevé que celui d'une personne assise seulement trois heures par jour.
Mais pas de panique, le Washington Post vous explique comment atténuer tous ces désagréments en adoptant la bonne position et en faisant quelques exercices simples. Suivez le guide :
La bonne position assise à adopter, selon le "Washington Post".
La bonne position assise à adopter.
Quelques exercices à pratiquer si vous restez longtemps assis.
Quelques exercices à pratiquer si vous restez longtemps assis.
Et si jamais vous avez la mémoire ralentie – à cause de la position assise ou pas –, le quotidien a pensé à tout : il propose une version .PDF pour imprimer un poster pense-bête.
Bien sûr, si vous en avez la possibilité, le mieux est de passer moins de temps assis. Selon une étude publiée en 2012 dans le British Medical Journal, les personnes qui réduisent à trois heures la durée passée en position assise par jour gagnent en moyenne presque un an et demi d'espérance de vie.
>> Lire aussi notre post de blog : "Travailler plus pour vivre moins"

Jeudi 30 janvier : Les élites débordées par le numérique

http://www.lemonde.fr/technologies/article/2013/12/26/les-elites-debordees-par-le-numerique_4340397_651865.html

Les élites débordées par le numérique

Septembre 2013. Un bijoutier niçois tue son agresseur et reçoit, en cinq jours, plus d’un million de soutiens sur Facebook. Massif, ce mouvement numérique a laissé l’appareil d’Etat « comme une poule avec un couteau », avoue aujourd’hui un membre d’un cabinet ministériel. « Devant ces nouveaux usages en ligne, ajoute-t-il, nous avons du mal à formuler des réponses. »
Qu’il y ait eu ou non manipulation des chiffres, cette mobilisation hors norme est intéressante, quand on sait qu’un rassemblement en soutien au bijoutier, organisé à Nice le 16 septembre, n’a pas réuni plus de 1 000 personnes. « On a toujours relié manifestation physique et soutien affectif, observe le PDG d’Ipsos, Jean-Marc Lech. Or le numérique entraîne une révolution de l’appréhension sociologique. »

Surtout, ce mouvement sociétal d’un nouveau type révèle que, dans leur grande majorité, les élites tombent de l’armoire numérique et ne soupçonnent pas la lame de fond sociétale qui se forme. L’« homo numericus » avance à toute vitesse. Bien plus vite que les gouvernants, institutions et intellectuels, souvent dépassés.

MOYEN D’EXPRESSION ET DE MANIPULATION
En quinze ans, les classes dirigeantes ont compris qu’Internet a révolutionné la communication : la multiplication des tuyaux permet une diffusion rapide et mondiale de contenus plus ou moins fiables, d’idées mesurées ou radicales. Moyen d’expression et de manipulation, le Web entraîne de nouveaux risques d’atteinte à l’image. D’où, quel que soit l’endroit de la planète, l’apparition de « tweetomanies » (usage compulsif de Twitter) et autres « facebookeries » (création à la chaîne de pages Facebook à visées publicitaires) de certains leaders, partis politiques, entreprises voulant paraître de leur temps.

Pourtant, cette communication en ligne, frénétique du haut au bas de l’échelle sociale, n’aide pas les élites à percevoir la partie immergée de l’iceberg numérique. « Une véritable culture nouvelle, initiée par les “digital natives”, c’est-à-dire la “génération Y”, se répand mondialement, explique Marie Ekeland, vice-présidente de France Digitale, association qui soutient le développement des start-up. Ceux qui cantonnent le numérique à une économie à part n’ont pas compris le phénomène. »
Chez Wikipédia, 5e site le plus visité du monde et symbole de la culture collaborative en ligne, Adrienne Alix, directrice des programmes de Wikimédia, sa structure faîtière, remarque : « Un signe majeur de la déconnexion des élites est l’usage de l’expression “nouvelles technologies”. Ils parlent de “plan numérique” comme si on planifiait la récolte de blé en URSS, cherchant à contrôler des choses qui ne sont pas contrôlables. »
SYNDICATS ET LOBBYS COURT-CIRCUITÉS
Résultat : leurs déconvenues sont protéiformes. Aux Etats-Unis, « l’affaire Edward Snowden [l’analyste de la CIA qui a divulgué des documents top secret de la NSA]peut être vue comme une belle illustration de la déconnexion des élites »,commente le Prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz. « Ces informations confidentielles ont été données à des centaines de destinataires, dont les supérieurs hiérarchiques n’ont pas imaginé une seconde que l’un d’entre eux pourrait avoir envie de les partager. L’Amérique de la Silicon Valley, en pointe, ne doit pas cacher celle de Washington, déconnectée, où beaucoup ont du mal àappréhender le “big data” [récolte massive de données numériques] et le partage numérique. Ils y sont même hostiles. »
En France, c’est à leur propre court-circuitage, par le biais de YouTube, Twitter ou Facebook, que syndicats et lobbys traditionnels ont assisté en 2013. La Fédération nationale d’équitation, au bord de la route numérique, a découvert sur Facebook la croisade des éleveurs équins contre l’« équi-taxe ». Même surprise du patronat concernant les colères fiscales des « tondus », « poussins » et « abeilles », inspirées de celle des « pigeons », en novembre 2012, mouvement rejoint tardivement par un Medef dépassé. « C’est le bas qui pousse, estime Jean-Marc Lech. Cette société de liberté déborde toutes les élites, sans aucune culpabilité. »
« LES CITOYENS RÉINVENTENT LA SOCIÉTÉ À LEUR ÉCHELLE »
Massivement, et mondialement, l’outil Internet engendre de nouvelles pratiques économiques et sociétales. Les internautes tissent des liens horizontaux, achètent et vendent sur Leboncoin.fr, pratiquent le covoiturage grâce à BlaBlaCar, conduisent la voiture de leur voisin au moyen de Ouicar.fr, s’entraident sur Craigslist.org, se logent sur Airbnb.com…
« On pourrait dire que ces usagers court-circuitent les intermédiaires, mais ce terme signifierait qu’ils y mettent une volonté politiqueOr ces pratiques ne sont pas clivantes au sens droite-gauche. Issus de tous bords, les citoyens s’emparent d’Internet pour agir différemment et réinventent la société à leur échelle. Sans même le chercher, ils questionnent l’organisation pyramidale gouvernée par les “sachants” », explique Antonin Léonard, cofondateur de la communauté OuiShare.
Cette société civique qui s’auto-organise a déjà ses têtes de pont, prêtes à jouerdans la cour mondiale des grands : OuiShare, catalyseur des pratiques collaboratives, a des relais à Rome et Berlin ; le réseau Sandbox fédère, de San Francisco à Pékin, un millier d’entrepreneurs de moins de 30 ans qui réseautent et s’entraident ; du Brésil aux Philippines, Plus Social Good rassemble ceux qui « cherchent des solutions collaboratives aux problèmes sociaux », explique le polytechnicien Ismaël Le Mouël, fondateur de Helloasso.com, qui a déjà récolté 4 millions d’euros pour 2 000 associations.
« LES BANQUES : INTERMÉDIAIRES INÉVITABLES »
Sans centre, sans frontières, ces pratiques déstabilisent. Et pour cause : « Dans l’histoire, ce sont les puissants qui se sont organisés en réseaux larges, pas vraiment le socle de la société », explique l’historienne Marjolaine Boutet. Ainsi de l’essor mondial du financement participatif ou crowdfunding« La récente étude de la Banque mondiale, évaluant le marché à 10 milliards de dollars [7,3 milliards d’euros] en 2025, a été un électrochoc pour le milieu bancaire français », note Vincent Ricordeau, fondateur du site Kisskissbankbank.com, qui aide à financerclips, films, musique… « Nous sommes désormais approchés par des groupes financiers, mais leurs réactions oscillent entre tentatives de récupération ou d’intimidation. La créativité culturelle est aux mains d’un très petit nombre de gens, les élites. Le monde ne pourra changer que si chacun peut avoir accès à sa propre créativité. »
Toujours dans le domaine financier, l’ex-banquier d’affaires de BNP ParibasCharles Egly a créé avec son camarade de HEC Geoffroy Guigou la banque de particuliers à particuliers Prêt d’union… pour donner du sens à son travail. « J’avais un poste très intéressant intellectuellement, mais aride humainement »,résume-t-il. Son site vient de recevoir un soutien financier de taille. Non du secteur financier classique –: « On m’y a expliqué que les banques étaient des intermédiaires inévitables depuis cent cinquante ans et qu’il n’y avait pas de raison que cela change » –, mais du norvégien Schibsted, maison mère du Boncoin.fr, qui vient de miser plusieurs millions d’euros.
« Nous assistons à une bataille mondiale entre les élites 1.0, prises à rebours par la base et ses idées, et les élites 2.0, qui se positionnent sur cette nouvelle économie et remettent en cause les vieux modèles », estime Jean-Michel Billaut, pionnier de l’Internet en France élu personnalité de l’année par l’Association pour le commerce et les services en ligne. Signe d’une (tardive) prise de conscience ? Pour remettre à niveau ses têtes pensantes, BNP Paribas démarre un « coaching digital international » pour les « G100 » (ses 100 premiers dirigeants) intitulé « Diffusion des usages digitaux ».
« PROBLÈME GÉNÉRATIONNEL VIOLENT »
La rapidité des changements numériques a laissé nombre de dirigeants et penseurs sur la touche. « Une partie de notre travail est de rappeler des évidences à des clients qui ne vivent pas avec ceux auxquels ils s’adressent. Les consommateurs sont ultraconnectés. Alors qu’en face, ces élites voient Leboncoin.fr comme un épiphénomène et sont dubitatives sur l’essor du crowdfunding », explique Dominique Lévy-Saragossi, directrice générale d’IpsosFrance.
« C’est un problème générationnel violent. La philosophie de certains nouveaux comportements, comme le partage de l’information ou l’échange, est pour eux contre-intuitive. » Cette quadragénaire particulièrement connectée reconnaît qu’elle-même doit s’adapter sans cesse : « Je me doute que certains phénomènes sont importants, mais cela me demande un véritable effort pour leconcevoir. »
Agé de 70 ans, Joseph Stiglitz admet être, lui aussi, parfois dépassé. « Nous ne pouvons pas changer notre âge. Sur ces sujets, il faut parler aux plus jeunes pour comprendre », analyse l’économiste, qui confie avoir été initié au site de locations entre particuliers Airbnb.com par son neveu. « Nous faisons face à un mouvement très rapide et mondial, poursuit M. Stiglitz. La question est de savoir quel va êtreson impact réel et ce que nous devons faire. » Une problématique d’autant plus compliquée à appréhender que les percées de ces usages sont fulgurantes à certains endroits de la planète, mais pas à d’autres. « Nous ne sommes pas à la veille du grand soir. Il ne va pas y avoir de substitution d’un modèle à un autre »,explique Louis-David Benyayer, docteur en stratégie et fondateur d’un groupe de réflexion prospectif ouvert, Withoutmodel.com, rassemblant chercheurs, entrepreneurs…
« Des voitures vont continuer à se vendre et, en même temps, des systèmes detransports collaboratifs vont émerger ailleurs. Les réalités vont se juxtaposer. »Résultat, les élites voient flou. Soit elles n’ont pas les bonnes jumelles, soit elles ne les placent pas au bon endroit. Des Roms à la burqa, « le débat public est phagocyté par de faux problèmes », estime Dominique Lévy-Saragossi. Comme si ces débats pseudo-nationaux permettaient aux élites de garder la main et d’éviter d’affronter les vrais sujets, notamment cette mutation sociétale. « L’agrégation de minorités fabrique une réalité fragmentée qui n’est plus lisible par la recherche de faits majoritaires. La notion de moyenne n’a plus de sens. Ce qui pose problème à une élite française cartésienne. »
« ÉLITE PARISIENNE UNIDIMENSIONNELLE »
De fait, le problème n’est pas seulement générationnel, mais bel et bien français. Ce qui faisait écrire à l’éditorialiste britannique Simon Kuper, le 10 mai, dans leFinancial Times : « Les élites françaises n’ont pas été entraînées à réussir dans le monde, mais dans le centre de Paris. » Le constitutionnaliste Dominique Rousseau avance une explication : « Le problème en France n’est pas tant la déconnexion des élites que la nature même de l’élite, recroquevillée sur les énarques, que l’on retrouve partout, dans les banques, les assurances, les grands groupes, les cabinets d’avocats, les cabinets ministériels, à l’Elysée, à la direction des partis politiques… Cette élite parisienne unidimensionnelle, qui manque de diversité, manque aussi de capteurs pour saisir la société. Autant l’“énarchie” a été très utile pour construire la nation, autant actuellement, compte tenu de cette révolution numérique, elle devient un obstacle. » 
Pour ce membre du prestigieux Institut universitaire de France, on assiste à un double mouvement. Face à ce nouveau monde, cette élite réagit classiquement : « Elle a été formée à l’idée que la volonté générale ne peut être produite que par elle et non par la société, où il y a trop d’intérêts et de passion. C’est une culture de méfiance des risques de fauteurs de trouble, poursuit-il. Mais la déconnexion n’est pas à sens unique. En bas, la société fonctionne sur elle-même, en réseau. Elle pense, communique sans les élites, invente ses propres règles et se moque de les faire passer par le haut. Le peuple se déconnecte aussi. »
Un double mouvement exacerbé par l’attitude des « élites intermédiaires »,poursuit-il. Autrement dit les intellectuels, les médias, les universitaires qui ont l’oreille des puissants. « La grande majorité d’entre eux ne jouent pas leur rôle de passeur pour raconter ce qui arrive. Ces intermédiaires rêvent d’appartenir à l’élite principale et cherchent donc à lui plaire. Ils adoptent les codes et les sujets de prédilection de celle-ci. Bien sûr, il existe des penseurs connectés, mais même s’ils ont du succès, notamment par des livres, ils n’ont pas de capacité d’influence. »
Une vision que reprend Jean-Michel Billaut, auteur de l’ouvrage Quand la Fr@nce se réveillera, dont certaines parties sont accessibles en ligne (http://billaut.typepad.com) : « Depuis la révolution agricole, il y a dix mille ans, nous sommes organisés de manière pyramidale. Nous avons eu les rois, puis les bourgeois après la révolution industrielle, puis les grandes écoles depuis la seconde guerre mondiale. Nous sommes dans une fabrique d’élite intergénérationnelle qui pousse ses dauphins pour pérenniser le passé et lepouvoir. Je viens d’interviewer 2 500 créateurs de start-up. La France 2.0 est très réveillée. Elle a un fonctionnement horizontal. Il n’y a que les élites qui ne le voient pas. »
« APPRENDRE À DIFFUSER LES INFORMATIONS, LÂCHER PRISE,COLLABORER, CO-CRÉER »
Cette déconnexion, en pleine période de crise, a de véritables conséquences économiques. « Le système financier français ne prend plus aucun risque »,explique Marie Ekeland, associée du fonds Elaia-Partner, qui a aidé à financer le français Criteo, champion de l’indexation publicitaire en ligne valorisé près de 2 milliards de dollars lors de son introduction à la Bourse de Wall Street, en octobre.

Une belle pousse qui cache une forêt plus sombre : « Les Français épargnent, mais nous trouvons difficilement de l’argent à investir. Dans le numérique, nous sommes obligés de financer des entreprises qui, au départ, ne génèrent pas de chiffre d’affaires. Les critères d’évaluation ont changé, et le secteur financier peine à comprendre. Les décisions d’investissement se font toujours sur le passé et à court terme. Au bout du compte, les PME françaises se financent à 92 % par de la dette, alors que ce ratio n’est que de 50 % au Royaume-Uni et de 20 % aux Etats-Unis. Dans les autres pays, les investisseurs leur font confiance. Sommes-nous réellement prêts à voir naître de nouveaux champions ? L’âge moyen des entreprises composant le CAC 40 est de 101 ans. »
Peut-on changer les choses ? Dominique Boullier, professeur de sociologie àSciences Po, s’est attelé à cette tâche. Sa mission ? « Ne pas reproduire les mêmes élites », avance-t-il tout de go. Directeur exécutif du programme d’innovation pédagogique Forcast, il teste déjà avec ses élèves de nouvelles méthodes. « Le numérique n’a été abordé qu’en termes de média et de notoriété. On n’a rien compris de la culture qui est en train de transformer la façon detravailler, de se lier. La désintermédiation remet en cause les rentes de situation, qui sont vues comme des abus, explique-t-il. Il faut apprendre à diffuser les informations, lâcher prise, collaborer, co-créer. Cela produit un nouveau type de richesse, mais c’est une rupture culturelle : il faut faire confiance à la masse,prendre le risque d’ouvrir les vannes. Le droit de propriété est remis en cause, le principe même de l’autorité remis en question. Tout cela est déstabilisant pour le corps professoral. C’est souvent parce que l’on pense avoir une autorité que l’on n’écoute plus. Il s’agit d’un véritable défi de formation. »
« LE VIEUX, LA CRISE, PUIS LE NEUF »
« La technologie a toujours été un élément perturbateur, insiste, de son côté, Dominique Rousseau. L’imprimerie a permis a des gens qui n’étaient pas connectés de le devenir. Au numérique de jouer son rôle. Dans l’histoire, les séquences sont toujours les mêmes : le vieux, la crise, puis le neuf. Le moment est dangereux et passionnant. » Adrienne Alix, qui fut historienne, spécialiste du XVIIIe siècle, avant de travailler à Wikimédia, abonde dans ce sens : « Le climatme fait penser à la période précédant la Révolution française, quand se sont développés des livres clandestins, une façon de court-circuiter le monde de l’édition aux mains des élites. Elles considéraient ces écrits comme de la pornographie. Mais de ces auteurs sont sortis certains tribuns de la Révolution. »
Dominique Rousseau perçoit un changement de cycle. « La démocratie ne peutvivre sans élite. Elle est constituée d’un ensemble de personnages qui ont sur la société un savoir, une connaissance, une compétence. » Mais qui constituera l’élite de demain ? « A la différence du XVIIIe siècle, où Voltaire et Rousseau – fait prisonnier pour l’un, conspué par le système pour l’autre – étaient très connectés et ont produit des thèses qui ont eu un écho dans la société, les livres équivalents sur l’époque actuelle ne sont pas encore sortis. Cela va sûrement passer par lesréseaux sociaux, qui vont produire ce qui est invisible aux yeux des élites. De là surgiront les intellectuels qui vont donner des mots au monde qui vient. »
Lire l'entretien avec le médiéviste Patrick Boucheron : « L’écart entre gouvernants et gouvernés atteint un maximum »

samedi 25 janvier 2014

Mercredi 29 janvier : 10 endroits insolites pour boire un verre

http://www.huffingtonpost.fr/2013/12/28/endroits-insolites-dans-le-monde-prendre-verre-photos_n_4511474.html?ncid=edlinkusaolp00000003

INSOLITE - Envie de nouveauté? Si vous en avez assez de vous rendre constamment dans les mêmes endroits pour dîner ou prendre un verre, nous vous proposons d'étendre votre horizon en 2014.
Que vous préfériez siroter votre Martini en tête-à-tête avec un hibou, déguster votre café au cœur d'un baobab millénaire ou bien dans un hamac, voici quelques adresses originales à découvrir à travers la planète, dénichées par nos confrères du HuffPostaméricain.

ou bien là : http://www.redseastar.com/pictures-en.php (sous la mer Rouge !)

ou encore ici : http://www.aluxrestaurant.com/en/

Mardi 28 janvier : Pour booster son cerveau : lire un roman passionant

http://psychologie.aujourdhui.com/info/pour-booster-son-cerveau-lire-un-roman-passionant-24522.asp

Pour booster son cerveau : lire un roman passionant

lecture, activité cérébrale, cerveau
Certains romans peuvent nous plonger dans des univers suffisamment passionants pour stimuler notre imagination et parfois nous faire oublier le monde qui nous entoure. Cette stimulation ne s'arrête cependant pas à l'imagination.
Vendredi 3 janvier 2014 à 7:25  |  Info Psychologie  |  4 commentaires
Ce sont des chercheurs de l'Université Emory (USA) qui se sont intéressés aux conséquences de la lecture d'un roman sur notre cerveau. Ils ont choisi un roman connu pour son côté "palpitant" : le thriller "Pompéi" de Robert Harris.

Ils ont alors demandé aux participants de lire chaque soir pendant 19 jours un passage du livre et les ont soumis à un scanner chaque matin. Ensuite, à la fin des 19 jours les lecteurs ont continué à être "passés au scanner" pendant 5 jours supplémentaires.

Les chercheurs ont alors relevé que d'importants changements avaient eu lieu dans le cortex temporal gauche, celui qui correspond à notre réceptivité pour les langues et à nos capacités senori-motrices.

"Les changements neuronaux que nous avons trouvés associés avec les sensations physiques et les systèmes de mouvement suggèrent que la lecture d'un roman peut vous transporter dans le corps du protagoniste (...), nous voyons qu'il se passe aussi quelque chose sur le plan biologique".

Les effets de la lecture sur le cerveau seraient donc bénéfiques sur le moment certes mais également plusieurs jours après.

Alors pour un cerveau au top toute l'année, de la lecture régulière en 2014 !
Que nous conseillez-vous ?

L'article d'origine en anglais : http://www.independent.co.uk/news/science/brain-function-boosted-for-days-after-reading-a-novel-9028302.html 

Lundi 27 janvier : Ariane Daguin, la française qui vend du foie gras aux americains

http://mobile.lepoint.fr/economie/ariane-daguin-la-francaise-qui-vend-du-foie-gras-aux-americains-04-01-2014-1776690_28.php

Ariane Daguin, la Française qui vend du foie gras aux Américains

Faut-il partir pour réussir ? Nous avons entrepris un tour du monde des aventuriers français du business pour le vérifier. Troisième étape, New York.

Ariane Daguin, la mousquetaire du foie gras.
Ariane Daguin, la mousquetaire du foie gras. Réa
C'est un bureau de P-DG comme on n'en voit pas souvent. Il y a des boîtes de foie gras sur une étagère, des bouteilles d'armagnac et de pastis entamées, et une oie en peluche. Ariane Daguin est la patronne de D'Artagnan, un producteur de foie gras, volailles, terrines, truffes et autres produits fins qui ne cesse de prospérer. 

"On n'a pas senti la crise économique", avoue-t-elle avec son savoureux accent gascon. Son entrepôt de la banlieue de New York ne suffit plus. Elle vient d'en ouvrir un à Chicago et pense s'implanter en Floride et au Texas.

En 1977, Ariane Daguin, fille d'André, chef étoilé du Sud-Ouest, reconverti en flamboyant patron de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie, s'envole très loin, vers les États-Unis. "J'étais l'aînée, mais même si ce n'était pas dit chez moi, les affaires familiales devaient revenir à mon frère. J'avais donc quelque chose à prouver." Jeune fille au pair d'abord, elle intègre l'université de Columbia pour faire du journalisme. Pendant l'été, elle travaille dans une charcuterie de New York qui lui propose de l'embaucher. C'est là qu'elle découvre le foie gras made in USA. 

Le foie gras, elle l'a dans les veines, c'est une spécialité familiale depuis sept générations. Avec un copain texan, elle ouvre en 1985 une petite entreprise et se met à distribuer non seulement le foie, mais aussi les confits et les magrets. Très vite, D'Artagnan se diversifie dans la volaille bio, le gibier, la truffe... qu'elle vend aux restaurateurs, aux particuliers et même à la Maison-Blanche au temps de George Bush. Ariane Daguin "a joué un rôle majeur" en faisant connaître ces produits au grand public, proclame le New York Times. Un petit exploit dans un pays nourri depuis un demi-siècle au hamburger.

"Comme au temps de la Prohibition"

Il y a eu des moments difficiles : la séparation houleuse d'avec son associé, la fermeture de son restaurant... Mais D'Artagnan compte aujourd'hui 150 employés et affiche un chiffre d'affaires de 70 millions de dollars, alors même que dans plusieurs endroits, dont la Californie, les amis des animaux ont fait interdire la production de foie gras. "On n'a jamais aussi bien vendu. C'est comme au temps de la Prohibition, ça nous a ouvert un marché de gens qui ne savaient pas ce que c'était", explique-t-elle. Hérédité oblige, Ariane Daguin ferraille avec une ardeur de mousquetaire contre les interdictions et a gagné son procès à Chicago où le foie gras figure de nouveau dans les menus.

"Il y a plein de choses à faire aux États-Unis. Les Américains sont curieux, ils aiment les nouveautés, on voit de plus en plus d'engouement pour la gastronomie et les chefs sont ingénieux. Ils n'ont pas peur, il n'y a pas le poids des traditions." À 55 ans, Ariane est toujours aussi bouillonnante d'idées. Sa dernière aventure, c'est de récolter les restes des restaurants 4 étoiles de New York, plus exactement les épluchures de légumes et le pain, et de les transporter à deux heures de voiture, pour nourrir un élevage bio de poulets dans trois fermes Amish. Elle a choisi une race ancienne française qui est élevée pendant 65 jours, deux fois plus longtemps qu'un poulet industriel, et sera ensuite servie dans les assiettes de ces mêmes restaurants. Un poulet de luxe deux fois plus cher à produire, mais bien meilleur que la fadasse volaille américaine. À la première dégustation, Jean-Georges Vongerichten, le célèbre chef alsacien, en a eu la larme à l'oeil, un de ses confrères a dévoré la bête en entier ! 

Aujourd'hui, le rêve d'Ariane, c'est de séparer dans des enclos différents les poulets de chaque restaurant pour pouvoir faire des expériences sur l'alimentation et modifier le goût. Daniel Boulud a déjà essayé de nourrir les animaux avec de l'ail, des oignons et de la ciboulette. Las ! Les poulets n'ont guère apprécié. En revanche, ils adorent les fanes de fenouil. "Quand j'ai raconté ça à mon père, il s'est moqué gentiment de moi en me disant : tu réinventes ce que faisait ta grand-mère. Mais je sais qu'il est fier."

mercredi 22 janvier 2014

Vendredi 24 janvier : deux merveilles de la nature, la panthère de l'Amour (animal) et le getto (plante)

http://www.lemonde.fr/planete/article/2013/12/26/la-panthere-de-l-amour-espoir-des-especes-menacees-selon-le-wwf_4340417_3244.html

La panthère de l'Amour, espoir des espèces menacées, selon le WWF

Le félin arrive en tête de la liste 2013 concernant l'évolution des espèces menacées, établie par le World Wide Fund for Nature.

La panthère de l'Amour arrive en tête de la liste 2013 concernant l'évolution des espèces menacées, établie par le World Wide Fund for Nature.

Selon ce classement publié par le Fonds mondial pour la nature en Suisse« lapopulation des panthères de l'Amour a augmenté de 50 % ces cinq dernières années » – « un brillant succès, même si, nuance toutefois l'institution, le nombretotal d'animaux reste faible, avec 50 individus ».
La hausse du nombre de panthères de l'Amour est due principalement à la création d'un nouveau parc national dans l'Extrême-Orient russe, explique le WWF, précisant que cet animal fait partie des « mammifères les plus rares de laplanète ».
Cet animal solitaire qui vit dans la région transfrontalière de la Russie, la Chine et la Corée du Nord, est recherché par les braconniers en raison de sa fourrure tachetée particulière.

INQUIÉTUDE POUR LE RHINOCÉROS
A l'autre extrémité de ce classement figure le rhinocéros. Au cours des douze derniers mois, 919 rhinocéros, soit 50 % de plus qu'en 2012, ont été braconnés rien qu'en Afrique du Sud, un « triste record », selon le Fonds.
Ce chiffre confirme que, au « niveau mondial, le braconnage échappe à tout contrôle », déplore le WWF, qui ajoute que les « braconniers font partie d'organisations criminelles et sont équipés d'appareils de vision nocturne, d'hélicoptères et d'armes automatiques ».
Sur le marché noir, la corne de rhinocéros, particulièrement prisée dans les pays asiatiques, se négocie à plus de 16 300 euros le kilo.
Selon l'Union internationale pour la conservation de la nature, 21 286 espèces animales et végétales sont menacées de disparition dans le monde en raison du changement climatique, de l'agriculture ou du commerce illégal.

et

Une plante expliquerait le secret de la longévité des habitants d'Okinawa

Le getto, qui appartient à la famille du gingembre et pousse sur cette île de l'archipel nippon, est à la fois goûteux et très riche en antioxydants

"Il est  temps de renouer avec les traditions alimentaires de la région", affirme le professeur Tawada.
"Il est temps de renouer avec les traditions alimentaires de la région", affirme le professeur Tawada. JPDN / SIPA
Avec ses grandes feuilles vertes, ses petites baies rouges et ses fleurs blanches, le getto (prononcé "guetto" en japonais) pourrait être "la" plante de la décennie à venir, si l'on en croit Shinkichi Tawada. Ce professeur en agronomie à l'université des Ryukyu de Nishihara à Okinawa cherche depuis fort longtemps à comprendre pourquoi cette région du sud du Japon jouissait, il y a encore quelques décennies, de l'espérance de vie la plus longue au monde. Il a axé ses travaux sur l'alimentation traditionnelle et a fini par extraire de la fleur de getto une huile essentielle qui serait, selon lui, le fameux "élixir de jouvence" tant espéré.
Le getto appartient à la famille du gingembre et il contient des quantités importantes de resvératrol, un antioxydant présent notamment dans le raisin, et donc dans le vin, et dont les effets sur la longévité sont avérés depuis longtemps. Lors d'une expérience récente, le professeur Tawada et son équipe ont divisé en deux groupes une population de démotodes, une espèce de vers qui ne vivent qu'un mois environ. Les bestioles exposées quotidiennement au getto (alpinia zerumbet en latin) avaient augmenté de plus de 20 % par rapport à celles qui en étaient privées. La différence est non négligeable, même sur une durée moyenne de vie aussi courte.

Une plante multi-usage

"Traditionnellement, les habitants d'Okinawa ont toujours considéré qu'en mangeant le muchi - un plat d'hiver consistant fait de pâte de riz entourée d'une feuille de getto - on s'immunise contre le rhume et on gagne en force et en vigueur", explique Shinkichi Tawada. Mais, aujourd'hui, peu de gens remarquent encore les touffes vigoureuses de getto sauvage qui poussent sur le bord des routes. Et surtout, dans le centre de Naha, la principale ville d'Okinawa, les chaînes de hamburgers et autres "steak houses" pullulent. Destinés au départ à rassasier les militaires américains, ils ont modifié les habitudes culinaires locales. Avec des conséquences inéluctables : une augmentation progressive du taux d'obésité et une diminution de la longévité, notamment masculine.
"Il est donc temps de renouer avec les traditions alimentaires de la région", affirme le professeur Tawada. Certes, sur le marché de Naha, les vieilles dames achètent encore des légumes comme le goya, une sorte de courge amère réputée, elle aussi, pour ses effets positifs sur la santé. Et nombre d'entre elles mettent également dans leur panier des feuilles de getto, présent à profusion sur les étals. Les marchands qui ont entendu parler des travaux réalisés à l'université des Ryukyu mettent en avant cette plante, déjà connue pour concocter une "eau de beauté" contre les rides.
Dans les champs, des agriculteurs comptent augmenter leur production. "Nous ne voulons plus nous contenter d'Okinawa, nous voulons conquérir le marché international et exporter le getto", a déclaré à l'AFP Isamu Kina, de la société Rich Green, principale productrice dans la région. Quant au professeur Tawada, il estime que sa plante "magique" pourra aussi être utilisée dans le domaine médical. Voire qu'elle donnera un coup de jeune à l'économie de l'archipel.