L’éducation populaire à
l’heure du numérique
Les Maisons des jeunes et de la culture (MJC), la Ligue de l’enseignement, les Familles rurales,
etc. L’éducation populaire a un petit côté vieillot. Pourtant le secteur a lui aussi été chamboulé
par le numérique. Un colloque organisé hier à l’Assemblée nationale a donné la mesure des
changements : les militants de l’éduc pop pratiquent désormais le coworking, la mise en réseau,
l’expertise citoyenne…
Les Rencontres sur l’éducation populaire, organisées par l’Observatoire de la jeunesse, étaient
cette année consacrées aux nouvelles pratiques. Les associations classiques occupent toujours
l’essentiel du terrain, avec des centaines de milliers de salariés et près de six millions de
bénévoles que l’on retrouve dans des centres de vacances, des foyers pour personnes âgées,
des centres sociaux, etc.
des centres sociaux, etc.
Des acteurs plus récents se réclament aussi de l’éducation populaire, comme les étudiants
d’Animafac ou ceux de l’Afev, une association qui envoie des volontaires aider des élèves de
quartiers populaires. Mais la grande novation reste les initiatives autour d’Internet qui,
même très minoritaires, donnent un coup de jeune à l’éduc pop.
d’Animafac ou ceux de l’Afev, une association qui envoie des volontaires aider des élèves de
quartiers populaires. Mais la grande novation reste les initiatives autour d’Internet qui,
même très minoritaires, donnent un coup de jeune à l’éduc pop.
Thèse. Muriel Epstein fait partie de ces nouveaux militants. Enseignante de maths, elle a
consacré sa thèse au décrochage scolaire, suivant sur plusieurs années des jeunes d’un lycée
professionnel, potentiels décrocheurs multipliant les absences. Elle en a acquis la conviction que
l’on pouvait prévenir le phénomène qui touche 150 000 jeunes chaque année en France.
«Je me suis aperçue que ces jeunes voulaient toujours apprendre mais pas sous la forme
scolaire, assis derrière des tables, explique-t-elle, ils veulent étudier autrement. Quand on leur
propose de regarder un cours en vidéo, leurs yeux s’allument, ils aiment le côté ludique.»
consacré sa thèse au décrochage scolaire, suivant sur plusieurs années des jeunes d’un lycée
professionnel, potentiels décrocheurs multipliant les absences. Elle en a acquis la conviction que
l’on pouvait prévenir le phénomène qui touche 150 000 jeunes chaque année en France.
«Je me suis aperçue que ces jeunes voulaient toujours apprendre mais pas sous la forme
scolaire, assis derrière des tables, explique-t-elle, ils veulent étudier autrement. Quand on leur
propose de regarder un cours en vidéo, leurs yeux s’allument, ils aiment le côté ludique.»
En mars, Muriel Epstein a créé avec cinq enseignants et universitaires l’association Transapi.
L’objectif : raccrocher des jeunes ou au moins faire qu’ils ne lâchent pas l’école, en inventant
avec eux une pédagogie innovante usant les nouvelles technologies. «Il y a urgence à trouver
des solutions, explique Muriel Epstein, quand vous avez un malade, vous n’attendez pas trois ans la construction d’un hôpital.»
Le grand projet de Transapi, baptisé Transi Mooc, est la réalisation d’un Mooc (Massive Open
Online Course) pour et par des décrocheurs ou des lycéens à risque, le décrochage s’effectuant
souvent sur plusieurs années. Un Mooc est un cours gratuit interactif sur le modèle de ceux
lancés par les grandes universités américaines et qui commencent à se multiplier en France
dans le supérieur.
Online Course) pour et par des décrocheurs ou des lycéens à risque, le décrochage s’effectuant
souvent sur plusieurs années. Un Mooc est un cours gratuit interactif sur le modèle de ceux
lancés par les grandes universités américaines et qui commencent à se multiplier en France
dans le supérieur.
Tablettes. Les membres de Transapi vont aller dans un lycée pro parisien recruter une quinzaine de jeunes, identifiés comme de potentiels décrocheurs
par la direction. Ces lycéens devront choisir une thématique figurant au programme scolaire, inventer un scénario autour, puis tourner.
Le matériel - des tablettes - est fourni par la Fondation Orange. «Pour la qualité des vidéos et
le montage audio notamment, ils pourront bénéficier de l’aide de professionnels», précise
Jeanne Bachoffer, professeure d’allemand en disponibilité et salariée de l’association.
le montage audio notamment, ils pourront bénéficier de l’aide de professionnels», précise
Jeanne Bachoffer, professeure d’allemand en disponibilité et salariée de l’association.
Une première expérience a déjà été menée avec des jeunes qui avaient choisi pour thème la mondialisation. Transapi propose aussi une permanence avec des espaces de travail
informatisés pour des jeunes déscolarisés. Muriel Epstein revendique l’héritage de l’éduc pop :
«Enseigner en partant des jeunes, leur apprendre à apprendre, cela remonte aux mouvements pédagogiques alternatifs.»
informatisés pour des jeunes déscolarisés. Muriel Epstein revendique l’héritage de l’éduc pop :
«Enseigner en partant des jeunes, leur apprendre à apprendre, cela remonte aux mouvements pédagogiques alternatifs.»
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