mardi 3 septembre 2013

Mardi 3 septembre : à quand un immeuble Vinci Immobilier avec une façade recouverte d'algues ?

http://www.huffingtonpost.fr/2013/03/19/un-projet-de-biofacade-a-microalgues-subvention-etat_n_2906951.html?ncid=edlinkusaolp00000003

Une biofaçade contenant des micro-algues obtient le soutien de l'État

ÉNERGIE - Il s'agit d'une première en France. Un projet de "biofaçade", un procédé qui permet de produire de l'énergie avec des microalgues a décroché des aides publiques de 1,7 million d'euros. Un soutien financier de l'État non négligeable pour accompagner le coût global de l'opération, estimé à 4.9 millions d'euros.
Mené par Séché Environnement, un groupe d'origine lavalloise spécialisé dans le traitement des déchets, le projet baptisé SymBio2 pourrait être installé "en fonction des résultats des études en cours" sur les murs de l'incinérateur Alcéa de Séché Environnement à Nantes, indique l'entreprise dans un communiqué.

Réduire la consommation de chauffage

En cultivant des micro-algues dans des "photoréacteurs" installés sur la façade et développés par le laboratoire de recherches, puis en les transformant en énergie, le procédé permet selon SymBio2 de réduire "de plus de 50% les consommations de chauffage et rafraîchissement par rapport à un bâtiment standard" répondant à la toute nouvelle règlementation thermique française, la RT 2012.
La façade, qui est à une température constante d'environ 18 à 20 degrés grâce à l'effet des serres verticales, limite en effet la consommation d'énergie en hiver quand il faut chauffer et en été quand il faut rafraîchir le bâtiment. Les microalgues, quant à elles, seront récoltées pour le marché des compléments alimentaires à haute valeur ajoutée, mais pas pour produire de l'énergie.
Utiliser ces microalgues comme combustible, "ce serait comme brûler des billets de banque", a expliqué à l'AFP Olivier Scheffer, le directeur de la R&D de X-Tu Architects, qui a conçu l'installation. Dans le cas de l'incinérateur, la chaleur de la combustion, le CO2 des fumées ainsi que les eaux pluviales seraient utilisées pour la culture des microalgues auxquelles la rechercher accorde de plus en plus de valeur à mesure qu'elle découvre leur potentiel.

Nouvel "or vert"

Aujourd'hui, les microalgues sont en effet abonnées aux mouvements de capitaux à grande échelle, et de là à parler d'un nouvel "or vert" ce n'est peut-être plus qu'une question de temps.
En France, un projet similaire à celui de l'entreprise lavalloise est actuellement en cours de développement par la start-up française Ennesys en banlieue parisienne. Basée à Nanterre, à quelques encablures de la Grande Arche de la Défense, l'entreprise francilienne abrite sur près de 2300 m2 des micro-algues utilisées pour purifier les eaux usées, produire de l'électricité et absorber les émissions de CO2.

Début 2013 déjà, Algae Tech LTD, une entreprise australienne tournée vers l'exploitation des micro-algues dans la production de biocarburants, annonçait qu'elle prévoyait de vendre 200 millions de dollars d'obligations en Europe pour financer son expansion.
Le 17 janvier, bis repetita, côté américain cette fois. Le département de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables du ministère de l’Énergie annonçait qu’il allait financer la recherche dans le biocarburant issu des algues à hauteur de 10 millions de dollars.

Le carburant du futur ?

Alors que l'ONU réclame l'arrêt du superéthanol en Europe, les micro-algues constituent en effet l'une des solutions les plus étudiées pour remplacer le pétrole.
Cet organisme microscopique que l'on trouve dans les lichens, les champignons ou la vase séduit de plus en plus de scientifiques et d'entrepreneurs soucieux de se tourner vers des produits qui n'entrent pas en concurrence avec les terres agricoles et la production de denrées alimentaires.
Les micro-algues affichent en effet un rendement jusqu'à dix fois supérieur à celui des agro-carburants traditionnels et ont l'avantage d'être à la fois faciles à cultiver, de nécessiter moins d'espace au sol et d'avoir une croissance rapide.
Reste à évaluer leur modèle économique et à anticiper l'effet d'une telle production sur l'environnement. En clair, il s'agit désormais de faire des économies d'échelle pour pouvoir concurrencer les énergies conventionnelles comme le pétrole ou le gaz.

Un lampadaire écolo, capteur de CO2

Mais ce ne sont pas les seules qualités de ces organismes photosynthétiques microscopiques. Le panel d'applications possibles à partir de leur utilisation est presque aussi large qu'il existe de variétés de micro-algues.
Si les Aztèques mexicains pratiquaient déjà l'algoculture de la spiruline comestible Arthrospira au xvie siècle pour ses qualités nutritionnelles, elles sont aujourd'hui couramment vendues comme compléments alimentaires et comme aliments fonctionnels.
La vente des produits dont elles rentrent dans la composition pèserait même près de 4 milliards d'euros à l'échelle mondiale selon Philippe Tramoy, biochimiste auteur de nombreuses études de marché dans le domaine.
À Libourne, un scientifique leur a même trouvé une application qui pourrait bien révolutionner la lutte contre l'effet de serre en milieu urbain. Pierre Calleja, ingénieur biologiste, également fondateur de Fementalg, une société à la pointe du développement des micro-algues, a profité des qualités photosynthétiques du micro-organisme pour mettre au point un lampadaire capable de capter le CO2 selon un processus qui résulte des propriétés naturelles des algues, habituées à se nourrir de dioxyde de carbone.

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