L'étonnante efficacité énergétique de la paille
Lorsqu'on parle de production énergétique à partir de
la biomasse, c'est au bois qu'on fait le plus souvent référence. Désormais il
faut y ajouter la paille.
Les bottes de paille rectangulaires de près de 400 kg
sont automatiquement positionnées sur quatre rampes mécaniques. Dans un ballet
incessant et cadencé, elles sont tractées les unes après les autres dans de
longs tunnels et déchiquetées avant de tomber dans le foyer de l'énorme
chaudière. Lorsqu'on parle de production énergétique à partir de la biomasse,
c'est au bois qu'on fait le plus souvent référence. Désormais il faut y ajouter
la paille. La ville de Pécs, située à 200 km au sud de
Budapest (Hongrie) à une encablure de la frontière croate, vient ainsi de se
doter de la plus grande centrale thermique européenne de cogénération alimentée
par un carburant composé certes de bois mais aussi de paille.
Installée et pilotée par l'entreprise Dalkia,
l'usine alimente le réseau de chaleur de quelque 120.000 habitants sur les
150.000 que compte la ville. Elle génère également de l'électricité avec une
puissance installée de 35 MW. Une victoire pour le maire, qui prétend au
titre de ville la plus «verte» pour sa municipalité. Une belle réussite, estime
de son côté la ministre hongroise de l'environnement, qui réduit ainsi sa
facture de gaz, renforce l'autonomie énergétique du pays, diminue les émissions
de gaz à effet de serre de 150.000 tonnes de CO2 et, enfin, crée des
emplois locaux et des revenus supplémentaires pour les fermiers.
Dans un rayon de 100 kilomètres, des accords ont
été passés avec près de 450 agriculteurs qui fourniront tout au long de
l'année les 250.000 tonnes de paille nécessaires à l'entreprise pour
produire 60 % de l'énergie. Il faut parallèlement 450.000 tonnes de
bois pour produire les 40 % restants. Un écart considérable de volume qui
s'explique par le fait que la paille a un pouvoir calorifique supérieur à celui
du bois, une matière première en général plus humide.
Dans le monde, la biomasse représente aujourd'hui
environ 10 % des besoins en énergie
«Maintenant que l'on a mis au point une usine de cette
envergure malgré une technique complexe, nous envisageons d'exporter ce modèle
partout où c'est possible, explique Franck Lacroix, le président de Dalkia, qui
parie sur l'usage de la biomasse dans le mix énergétique de nombreux pays. La
biomasse offre l'avantage extraordinaire d'être une énergie du territoire à
usage local et très pertinente en cogénération, qui améliore en outre
l'efficacité de 15 %.»
Dans le monde, la biomasse représente aujourd'hui
environ 10 % des besoins en énergie, les deux tiers étant consacrés à la
cuisine et au chauffage. En France, la biomasse compte pour 47 % des
énergies renouvelables avec une écrasante supériorité du bois, dont seulement
10 % sous forme de chaufferies collectives, le reste correspond aux poêles
à bois familiaux.
Peut-on imaginer que la paille ait un avenir dans
l'Hexagone? Pour l'heure, il n'existe que de petites unités, l'une à Troyes,
mise en place par l'entreprise, et quelques autres organisées par des
regroupements d'agriculteurs qui recyclent ainsi un sous-produit qu'ils ne
peuvent pas valoriser autrement. Mais brûler de la paille suppose que cela
n'entre pas en concurrence avec d'autres usages et que cela soit assez rentable
par rapport aux autres combustibles.
L'utilisation de la biomasse donne en tout cas lieu à
toutes sortes d'expérimentations. C'est ainsi que Dalkia monte de petites
unités avec des entreprises qui souhaitent recycler leurs déchets et produire
leur propre énergie. C'est le cas avec l'entreprise française agroalimentaire
Limagrain, qui transforme en énergie la rafle du maïs (ce qui reste lorsqu'on a
enlevé les grains). Mais également en Hollande avec du marc de café, en Écosse
avec les résidus de malt dans une usine de whisky, ou encore au Maroc avec des
noyaux d'olive…

Le début de match est aussi rapide que l'ascension fulgurante de ce club passé en vingt ans des divisions amateurs au meilleur niveau hexagonal. Il faut en effet attendre treize minutes de jeu pour que leur adversaire du soir, Kiev, franchisse la barre des dix points... En face, les Franciliens déroulent avec peu de dribles, une défense de fer et un collectif qui fonctionne à merveille, leur point fort. Résultat : l'écart creusé par la JSF est digne d'une correction avec 19 points d'avance à l'issue du premier quart-temps (27-8), et 28 points à la mi-temps (51-23). Le tout, avec des statistiques que ne renierait pas une équipe de NBA : sept joueurs ont inscrit au moins un point, le taux de réussite à deux points est de 53 % et de 67 % à trois points (8/12) !
A la reprise pourtant, les hommes en bleu de Kiev accélèrent le rythme et font douter le collectif de Nanterre. Les Ukrainiens s'offrent coup sur coup trois tirs à trois points (Drozdov et Down par deux fois) avant que Je'kel Foster, auteur du panier décisif face à Barcelone, ne relance les siens en s'offrant un "and one" (deux points et un lancer franc). Avant le money time (les dix dernières minutes), la JSF a maîtrisé l'écart (+23 pts, 68-45). Alors, quand Lightly s'envole au dunk après une interception (33e), joueurs et public comprennent que leur équipe a fait le plus dur. D'ailleurs, comme seul homme, le public de la Halle Georges-Carpentier se met debout pour les deux dernières minutes d'un match au scénario décidément hors norme.
Avec cette victoire, Nanterre peut rêver du Top 16, la deuxième phase de cette compétition. Le club francilien n'écrit plus seulement son histoire mais celle du basket français. Le Top 16 ? Le Mans, Roanne, Nancy, l'ASVEL, Orléans, Cholet et Chalon y ont cru, sans réussite. En soit, la possibilité d'y croire est déjà un exploit. D'autant que Nanterre met en lumière les faiblesses du basket français tout en les exaltant. Illustration avec la Halle Georges-Carpentier, où le club a délocalisé ses rencontres européennes, une salle bien loin de son enceinte habituelle et sans commune mesure avec les standards du basket européen. Qu'importe : il y règne l'ambiance des grands soirs, un vrai chaudron que se sont appropriés autant les joueurs que leur public, sixième homme déterminant tout au long de la rencontre. Et on en redemande ! En attendant, la JSF reçoit Le Mans en championnat lundi prochain avec sérénité : les Franciliens restent sur une série de neuf succès consécutifs en Pro A.


Autoportrait inconnu d'Otto Dix retrouvé à Munich en février 2012 (AFP)

