lundi 18 novembre 2013

Mardi 19 novembre : La Torche, capitale mondiale du stand up paddle

http://www.lemonde.fr/sport/article/2013/10/29/la-torche-capitale-mondiale-du-stand-up-paddle_3504935_3242.html

La Torche, capitale mondiale du stand up paddle
Lors d'une compétition de paddle à la Torche (Finistère), le 27 octobre 2013.
Lors d'une compétition de paddle à la Torche (Finistère), le 27 octobre 2013. | Ronan Gladu
La Torche (Finistère)
Envoyé spécial
Kai Lenny n'en revient pas. "Chez moi, quand il fait un temps pareil, il n'y a personne sur la plage ni dans l'eau" s'étonne le surfeur hawaïen devant le public présent aux premières journées de la Coupe du monde de stand up paddle ou SUP (sport pratiqué avec une planche de surf et une pagaie), ce week-end à la Torche. On pourrait objecter au jeune champion de 21 ans que l'archipel du Pacifique est sans doute davantage épargné des grandes dépressions de Terre-Neuve que la côte bretonne. N'empêche, le n°1 mondial, entre deux sessions dans les vagues, n'en démord pas : "tout ce vent, tout ce monde, c'est incroyable."
Dimanche 27 octobre, la presqu'île de la Torche, classée site naturel protégé, se donnait des allures de cinéma en plein air. A la différence près que les spectateurs avaient délaissé leurs voitures sur le grand parking aménagé près des dunes pourprendre place au plus près de l'action, sur les cailloux qui font face à la baie. Venuobserver la tempête qui s'annonçait, découvrir les meilleurs spécialistes de laplanète paddle ou faire une pause entre deux manifestations contre l'écotaxe, le public n'a pas été déçu du spectacle. "Je connais peu d'endroits où la mer est si puissante, où la houle déferle si violemment, on se croirait au large, constate Didier Lafitte, en charge du PC presse de l'événement. C'est hypnotique."

Le long de la bande de terre, le courant est fort. Près de ce chenal naturel qui permet aux surfeurs de remonter plus facilement vers les vagues, quelques"riders" s'activent sur leur SUP. Dans les vagues cassées par les rafales de vent, des dizaines d'autres foncent en windsurf, pendant que deux as de la glisse fontvoler leur kite, l'ancien champion du monde 2009 de la discipline Kevin Langeree et… Kai Lenny.

UN PARFAIT "WATERMAN"
Le phénomène de l'île de Maui, favori pour remporter le titre mondial de SUP décerné d'ici le 3 novembre à l'issue des cinq étapes de la saison (Hawaï, Brésil,Australie, Californie et la Torche), est l'un des surfeurs les plus talentueux et complets de sa génération. Un parfait "waterman", comme son célèbre ainé Laird Hamilton, le génial touche-à-tout de 49 ans qui passe le plus clair de son temps dans l'eau à expérimenter de nouvelles pratiques.
"Les Polynésiens utilisent le stand up paddle depuis toujours pour se déplacer,commercer d'un îlot à l'autre, mais Laird Hamilton a ouvert une nouvelle voie en 2005 en le transformant en véritable sport de vagues", explique le directeur de la Waterman League, le Britannique Tristan Boxford. Depuis 2009, une Coupe du monde de SUP récompense les meilleurs mondiaux, originaires le plus souvent du continent américain et de la zone Pacifique. En 2012, c'est le Brésilien Leco Salazar qui s'est adjugé le titre. Cette saison, Kai Lenny a pour principaux rivaux un autre Brésilien, Caio Vaz, et Kody Kerbox, de Maui tout comme lui.
Lors d'une compétition de paddle à la Torche (Finistère), le 27 octobre 2013.
Mais les Français n'ont pas tardé à prendre la vague. Notamment en Bretagne, riche en spots de "beach-break", ces vagues qui déferlent sur le sable, difficiles àsurfer car moins prévisibles que les "reef-brake", les vagues de fond rocheux ou corallien. "Le surf n'est plus une pratique marginale, il est désormais intégré au paysage local, confirme Ronan Chatain, l'organisateur de cette étape de Coupe du monde dans le Finistère. Et de rappeler : "il y a près de 2 500 kilomètres de côte en Bretagne pour 250 kms sur la côte basque !"
LES SPORTS DE HOULE
Chaque été, quelque 3 000 personnes se croisent dans les vestiaires de l'Ecole de surf de Bretagne (ESB), la structure montée en 1994 par Ronan Chatain et Didier Tirilly. L'ESB fédère aujourd'hui un ensemble de huit écoles spécialisées sur les sports de houle. Le site de la Torche est l'épicentre de ce réseau avec sescours de surf, windsurf, kite ou paddle, une boutique, un surfcamp, un pôle Espoir fréquenté par la génération montante du surf français. A l'image de Théo Vigouroux et Gaspard Larsonneur.
Théo, 21 ans, s'est mis au paddle à 18 ans, "un sport encore jeune, dans lequel je peux espérer percer." "J'ai la chance d'être du coin, d'avoir un sponsor [la marque de planches Naish] et de bénéficier des conseils du préparateur physique du pôle Espoir"explique le surfeur de Plomeur. Soudeur de profession, il n'a pas pour autant les moyens de se déplacer sur les autres étapes du circuit mondial. Gaspard, 19 ans, champion d'Europe 2012 de longboard, porte un autre regard sur le SUP. "Quand je les vois galérer avec leur pagaie pour aller chercher des vagues, ça ne donne pas envie. Ce n'est pas ma vision du surf plaisir"estime en revanche le Quimpérois.
Lors d'une compétition de paddle à la Torche (Finistère), le 27 octobre 2013.
Loin de cette querelle entre "anciens et modernes" - entre shortboard et paddle - qui anime la communauté des surfeurs, un nouveau marché se développe depuis 3-4 ans en France. "Le SUP affiche une croissance à deux chiffres. C'est le sport de glisse qui monte, à côté du marché du kite, stable, et du marché du windsurf, en déclin, détaille Yann Nguyen, responsable de Naish en France. Le paddle se démocratise partout, y compris en région parisienne et sur le lac d'Annecy, car c'est également un sport d'eau plate, une activité fitness."
COMPÉTITION DOMINÉE PAR LES BRÉSILIENNES
Un sport d'eau plate pour la balade, un sport de longue distance et de sprint aussi (les World Series) mais assurément un sport de houle, à en juger par les trajectoires des riders dans les vagues de l'Atlantique, pivotant dans les tubes à l'aide de leur longue pagaie.
partir de mercredi, les surfeurs issus des qualifications retrouvent dans le tableau final les 24 meilleurs spécialistes mondiaux de SUP. Une autre compétition, la "Na Kama Kai", met aux prises les moins de 16 ans. Une Coupe du monde féminine a par ailleurs vu le jour cette année, dominée pour le moment par les Brésiliennes Nicole Pacelli et Aline Adisaka et la Californienne Candice Appleby. Pour la première fois de son histoire, la Torche va donc décider du nom du vainqueur homme et femme de la saison 2013.
"Avec ce plateau international et cette ambiance, on se croirait revenu à la grande époque du funboard à la Torche"plaisante Laurent Etienne. Professeur d'EPS à la Guadeloupe, ce surfeur de 51 ans accompagne en baie d'Audierne son fils Léo (14 ans) et sa fille Tinina (16 ans), deux grands espoirs du surf français. Une grande époque que la star du paddle Kai Lenny n'a pas connue. Elle date des années 1980.

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