dimanche 9 février 2014

Mercredi 5 février : Renaud Laplanche, le banquier français qui fait trembler Wall Street

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Renaud Laplanche, le banquier français qui fait trembler Wall Street

Faut-il partir pour réussir ? Nous avons entrepris un tour du monde des aventuriers français du business pour le vérifier. Deuxième étape, San Francisco.

Renaud Laplanche, le néobanquier français à la conquête des États-Unis.
Renaud Laplanche, le néobanquier français à la conquête des États-Unis. DR
Il a beau faire la une du prestigieux journal American Banker et compter parmi les membres de son conseil d'administration d'anciens patrons de Morgan Stanley et de Visa, Renaud Laplanche fait trembler Wall Street. Ce Français de 43 ans a fondé Lending Club, une plateforme en ligne spécialisée dans les prêts entre particuliers qui vise, sur le modèle du microcrédit, à mettre en rapport directement des prêteurs et des emprunteurs à des taux concurrentiels. Bref, à créer un système bancaire parallèle.

Renaud Laplanche n'a rien d'un gauchiste altermondialiste. Il est devenu banquier alternatif un peu par hasard. Ce champion de voile, vainqueur par deux fois de la Coupe de France, fait des études de droit, puis obtient un MBA à HEC. Il est embauché par le cabinet d'avocats américain Cleary Gottlieb Steen & Hamilton, qui l'envoie quelques mois à New York, où il débarque en 1999 en pleine bulle Internet. Il finit par démissionner et avec un associé met au point Matchpoint, un moteur de recherche pour entreprises qu'il revend en 2005 à Oracle. Au passage, il empoche 10 millions de dollars et décide de prendre avec sa femme un an de congé sabbatique.

S'offrir une PMA, un mariage ou une Batmobile !
Un jour, en examinant de près son relevé bancaire, il réalise que s'il ne paie pas à temps ses dépenses de carte de crédit, la banque lui facture un taux astronomique de 18 %. En revanche, son compte d'épargne rapporte une misère. Cela lui donne une idée. Alors qu'il est à peine en vacances depuis 15 jours, il interrompt tout et rentre aux États-Unis pour fonder à San Francisco Lending Club. Le mécanisme est simple. Un particulier fait une demande de prêt jusqu'à 35 000 dollars qui, une fois approuvée par Lending Club, est postée sur le site. Aux investisseurs de sélectionner les candidats qui leur plaisent. Lending Club se rémunère en prélevant des commissions. La plupart des emprunteurs se servent de ces prêts pour refinancer leurs dépenses de carte de crédit à un meilleur taux, de l'ordre de 12,5 % sur trois ans, mais aussi pour rénover leur maison, payer une PMA, un mariage... Un des candidats voulait s'offrir une Batmobile ! 

La société n'ayant pas les gros frais de fonctionnement des banques, le prêteur peut obtenir un rendement de l'ordre de 5 à 9 %, supérieur à celui qu'il obtiendrait sur le marché obligataire et avec moins de risques qu'à la Bourse. "On essaie de transformer le système bancaire et de le rendre plus efficace", résume Renaud Laplanche. "Ce modèle peut marcher dans beaucoup d'endroits, une société de ce genre existe d'ailleurs en France, mais la taille du marché et les habitudes de crédit aux États-Unis sont très différentes et permettent de travailler à une grosse échelle." Depuis 2007, Lending Club, qui emploie 350 employés, a facilité 261 000 prêts pour un total de 3,1 milliards de dollars, et projette d'entrer en Bourse cette année. Sa femme attend toujours ses longues vacances...

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