vendredi 13 décembre 2013

Lundi 16 décembre : Voici pourquoi vous rêvez d'ouvrir une maison d'hôte dans le Gers...

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Le Point.fr - Publié le  

Pourquoi vous rêvez d'ouvrir une maison d'hôte dans le Gers

Chacun de nous passe au minimum sept heures de sa journée au bureau et y reçoit en moyenne 42 e-mails. C'est long, surtout quand on s'ennuie.

Tout plaquer et recommencer une nouvelle vie ?
Tout plaquer et recommencer une nouvelle vie ? Pierre-Paul Feyte / AFP
Nous sommes productifs trois jours sur cinq. Que les antitabac, anti-café se rassoient : non, ce n'est pas seulement la faute des pauses-cigarette ou des pauses-café, fumeurs et caféinomanes, déculpabilisez-vous. Si deux jours sur cinq en moyenne ne sont pas efficaces, c'est aussi une question d'organisation : les heures passées à des tâches pénibles, quelquefois inutiles, sans rapport direct avec leur travail, s'enchaînent et s'ancrent de plus en plus dans le quotidien des salariés, à leur grand désarroi. Le sentiment de perte de temps devient celui de perte de sens et fait la part belle à l'ennui, la routine et le redouté "train-train" quotidien. 

À l'origine de ces maux, les coupables ont souvent des noms en -ing, signe qu'ils frappent le plus souvent dans les grandes entreprises où le franglais court dans les cantines, les couloirs et les salles de réunion. Exemple : "Le reporting, c'est vraiment time-consuming." En français, cela signifie que les rapports, les états des lieux sur son travail à son supérieur, prennent un temps incroyable, démesuré quant à l'efficacité réelle de ces tâches. "Je passe mon temps à dire ce que je fais, où j'en suis, je perds un temps fou", déplore Stéphanie, cadre dans une entreprise spécialisée dans l'organisation de séminaires de formation. Pour elle, le "reporting", c'est lundi à 16 heures, mardi à 16 heures, mercredi à 16 heures et vendredi à 16 heures. Rien qu'à l'oreille, la routine s'entend.

Managérialisation des activités

Les procédures et les formalités sont très souvent pointées du doigt. "Entrer les notes de frais dans notre logiciel me prend un temps fou. Ça ne paraît pas grand-chose, mais honnêtement, on nous demande un nombre d'informations incroyable, le nombre de kilomètres parcourus, les trajets très précis en voiture, pour les dîners, le nombre de personnes présentes, leurs noms, etc.", peste Nicolas, jeune cadre chez Ernst & Young. Autre plaie : la réunion qui ne sert à rien. Selon une étude TNS-Sofres, une réunion sur deux s'avère inutile, 80 % des sondés considèrent qu'ils y perdent carrément leur temps et la moitié en profitent pour faire autre chose. Un sondé sur trois regarde ses mails ou prépare la réunion suivante, un sur dix décide de faire la sieste. 

La quotidienne cascade d'e-mails énerve aussi particulièrement. Un salarié reçoit en moyenne 42 e-mails par jour d'après une étude Microsoft. Piers Steel, psychologue du travail à l'université de Calgary au Canada, a calculé qu'en supprimant l'icône d'avertissement des mails, le PNB américain augmenterait de 50 milliards de dollars. 

Béatrice Hibou, directrice de recherche au CNRS, explique que l'organisation actuelle du travail mène à la "managérialisation des activités", les formalités "issues de la grande entreprise complexe et sophistiquée donnent de facto une part importante à des tâches éloignées du métier". Elle soulève également un paradoxe : "L'inutilité perçue par de nombreux employés est considérée par les dirigeants et les managers d'entreprise comme l'expression même de l'utilité, de l'efficacité." Pour des raisons de sécurité et de gestion du risque, les entreprises, particulièrement dans le secteur financier, ont en fait augmenté le nombre de critères, de ratios et de règles à respecter, au détriment de la motivation des salariés. 
Courage, le Gers n'est pas si loin. 

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